La Légende ou que s'est-il passé auparavant ?

LUXORA, Arkansas; Juin 1931


Le Pasteur Gabriel, un baptiste noir et guitariste profitait du soleil sur la rive du Mississippi en compagnie de son amie Ecureuil Bondissant, une amérindienne très costaud.
Alors qu'il hésitait entre sortir une canne à pêche bricolée ou se rafraichir avec l'eau fraiche du fleuve, il vit s'échouer une bouteille sur la plage de sable proche : une bouteille avec un message, qui avait remonté le courant.
Et oui, des choses comme celle-ci arrive quand on est associé à la Légende. La magie du Mississippi permet aux messages de trouver leurs destinataires. Le destin ? Oui, il coule dans les eaux du grand fleuve et guide la vie des hommes.

Le message ? Ouais,j'y viens.
Il n'y a que quelques mots et quelques symboles connus des hobos, qui traversent l'Amérique du Nord au Sud ou d'Est en Ouest, sur les routes ou dans les wagons de marchandises.
Big Bear Redriver, un Natif, docker de Luxora les appelle à l'aide. Son ami Paul Lafayette, un Bon Pote Cadien a disparu, après une bonne bagarre.


Il s'agit pour nos deux héros de partir vers le sud. D'ailleurs, la ligne de chemin de fer ne passe pas si loin que ça. Les trains de marchandises passent assez lentement, au niveau des échangeurs locaux. Il serait facile d'y monter, s'il n'y avait pas les cognes, ces brutes des milices privées des compagnies de chemin de fer, avec leurs molosses.
Mais le Pasteur est un habitué du trainstop. Il repère assez vite un bon endroit pour sauter à bord.
Dans le wagon de marchandises, entre les caisses, les héros voient un groupe d'afro-américains et un vigile de la compagnie. Ils arrivent à le convaincre de les laisser tranquille.
Pour les récompenser, leurs jeunes compagnons de voyage sortent les instruments et jouent des morceaux de gospel et de blues. Et le vieux Ezechiel Jefferson leur conte une histoire.
Il est une des Mémoires Vivantes de son peuple. Vieux comme Mathusalem, il raconte avoir connu la Louisiane française ! Mais il ne peut pas avoir vécu avant 1803. Qu'on le croit ou non, il a en tous cas des tas d'anecdotes, d'histoires et de mythes à raconter.
La plus marquantes ? La vie de Cotton Eyed Joe, ce Red Neck, qui arrive dans une nouvelle ville et dont la venue annonce systématiquement une catastrophe (grand incendie, pluie de sauterelle, épidémie, sécheresse, inondation...)
Malheureusement, les voici arrivés à Luxora. Il s'agit de sauter avant la gare, au milieu des champs.

Luxora. 5 maisons. Une gare, un comptoir de vente, un grand entrepôt, un saloon (la Prohibition et les fédéraux sont loin, très loin) et une bicoque habitée par une vieille. Ajoutez-y quelques tentes. Et pourtant, il y a pas mal d'agitation. Le hameau est en effet un grand comptoir commercial, avec sa gare et son port. Et les dockers transportent des quantités impressionnantes de marchandises (blé, maïs, soja, sucre, coton...)
La ségrégation raciale est bien présente. Les blancs sont sur leurs chariots, en train de surveiller le déchargement de leurs marchandises ou depuis le comptoir du drugstore, de la locomotive ou de la cabine d'un navire. Les autres, noirs, natifs et métis portent, chargent et déchargent et transpirent dans la chaleur moite de l'après-midi.
Impossible de louper Big Bear. Il dépasse tout le monde d'une tête et est plus costaud qu'un cheval de trait.
Pour pouvoir lui parler plus vite, les héros aident au déchargement du train et en profitent pour discuter un peu avec les dockers.
À Luxora, celui qui dirige, c'est Steamy Harris. Le patron du comptoir (et du saloon d'ailleurs).

Doucement l'histoire se dessine. Paul Lafayette est une grande gueule. Et il aime la bagarre, surtout avec les Rednecks du coin.
Les Bentley, eux, détestent ceux qui ne sont pas comme eux. Ils n'aiment pas les noirs, les rouges, les jaunes, ils n'aiment pas les acadiens, les ritals, les yankees, les gars de la ville, les riches, les pauvres, leurs voisins... Mais ils aiment aussi la bagarre.
Alors ils se sont battus avec Paul le cosmopolite. Ils se sont fait mettre dehors du saloon, à coups de pieds et de poings par Lafayette.
Mais depuis cette nuit là, il y a 36 heures, Paul Lafayette a disparu. Et personne n'a revu les Bentley non plus. Pour Big Bear, il ne fait aucun doute qu'ils savent ce qui lui est arrivé et que sans doute, ils lui font passer un sale moment.


Le lendemain matin, les héros partent pour la ferme des Bentley, plus loin dans les champs.
Ah ! On a oublié de parler des champs. Ils sont immenses et disparaissent derrière l'horizon. Même les fermiers locaux ne savent pas comment ils arrivent à les cultiver, sans gagner leur vie pour autant.
Il faut des longues heures, pour arriver (à la nuit tombante) à proximité de la ferme.
Et il semble qu'un son et lumière y est organisé. Torches, lanternes, cris et aboiements. Paul a dû s'enfuir. Et les très nombreux Bentley le cherchent. Ils sont des dizaines à ratisser les alentours.
Facile, dans l'ombre de se faire passer pour l'un des cousins de la famille. Le pasteur Gabriel s'amuse à les mener vers des fausses pistes.
Après un long moment à sillonner les champs et à se perdre entre le blé, le maïs et la canne à sucre, ils retrouvent Paul à moitié évanoui, entouré par des mulots, des souris et des corbeaux. Il semble leur parler. Et les héros les comprennent. Je vous ai dit, d'ailleurs que c'étaient les mulots qui les avaient guidés vers Lafayette ?
Tous tombent de sommeil et ils ne savent plus vraiment s'ils ont réellement croisé un vieux Redneck qui se fait appeler Azaka, s'ils lui ont parlé ou s'il ne s'agit que d'un rêve ou d'un cauchemar.
Lorsqu'arrive l'aube, les plaies de Paul sont bandées et ils repartent au hasard, vers la sortie du champ.
Après quelques pas, ils débouchent sur un chemin, à quelques dizaines de mètres de Luxora.


Impossible me direz-vous ? Oui, sûrement pour de simples humains. Mais dans la Légende, Azaka est un Loa, un dieu du panthéon vaudou. Le Loa de l’agriculture, le nourrisseur de toutes choses, humains, animaux et même Bentley. Il est celui qui veillent sur les champs des rives du Mississippi. Alors, qui sait ?

Ah ! Un dernier mot. Dans ses cauchemars nocturnes, Paul Lafayette disait sans cesse que Cotton Eyed Joe revenait de l'Ouest et arriverait bientôt sur les rives du Mississippi...

ALEXANDRIA, Missouri; Juillet 1931




Quand la situation est complexe, que l'on a besoin de connaître l'avenir ou que l'on veut retrouver son passé, il existe des personnes à rencontrer, lorsque l'on fait partie de la Légende : les 3 Moires.
Pour les Binoclards du Nord qui ont leurs lettres, cela peut motiver un voyage vers la Grèce.
Mais ici, dans le Sud, on sait qu'elles vivent sur les rives du Mississippi.

À Alexandria, pour être précis. Alors Orphée du Wisconsin a envoyé nos héros à la pêche aux renseignements, pour en savoir davantage sur Cotton Eyed Joe.
C'est ainsi que le Pasteur Gabriel, Jérémy (un Cadien au grand coeur, un brin superstitieux) et Amos (un ancien policier porté sur la bouteille)entrent au petit jour,dans un petit atelier, aux parois vermoulus. Entourées de ballots de coton, 3 femmes noires d'une cinquantaine d'années filent le coton en chantonnant paisiblement.
Malgré le numéro de charme du Pasteur, les Moires ne peuvent pas grand chose pour eux. Elles sont les Tisseuses du Destin, mais malheureusement, Cotton Eyed Joe est depuis longtemps une âme libre. Le Malin l'a détaché de la Trame. Oui, oui, le Malin. Sans les cornes, mais avec l'odeur de souffre et les âmes à acheter. C'est d'ailleurs comme ça que Cotton Eyed Joe a bien perdu âme et destinée.
Mais promis, dès qu'elles veront arriver une catastrophe et le Destin s'attaquer à une région entière, les 3 Moires préviendront les agents de Johnny de Géorgie.
Et elles ont un indice important. Si les termes du Pacte avec le Malin sont rompus, peut être pourra-t-on arrêter Cotton Eyed Joe.


Malgré le peu d'informations, il s'agit de préparer les défenses, le long du fleuve.
Les Bluesmen se regroupent avec leurs amis, dans une plantation de la campagne d'Alexandria.
Les femmes et les hommes se répartissent les points de passage. Si Joe veut retourner dans l'Est, comme de nombreux indices, rêves et prophéties l'annoncent, alors, il passera probablement par une cité importante. Nos héros devront partir à Saint Louis, Missouri, surveiller et protéger la ville et ses habitants.
Les débats se prolongent et l'on n'a même pas le temps de sortir les instruments.

Des cris et des coups de feu interrompent les débats. Les agents de Johnny quittent la grange, qui leur servaient de quartier général, pour voir un peu plus loin, les cahutes des ouvriers agricoles (oui, même ici, on ne dit plus vraiment esclaves) en flamme.
Eclairés par les incendies, ils voient courir les Noirs, hommes, femmes, enfants, vieillards. Certains sont blessés. Au milieu de la scène, une vingtaine d'hommes sont à cheval, armés de carabines et de sabres, équipés de torches et ils continuent de terroriser les ouvriers et d'enflammer les toits des masures. Ils rient et crient, cachés sous leurs grands masques blanc de lâches fanatiques racistes du Klan.

Les héros arrivent à mettre les Klanmen en fuite et même à faire un prisonnier. Carter est l'épicier du Drugstore d'Alexandria et il balance rapidement le nom de leur Klavern (chef) : le Juge Gary "Pharaoh" Stevenson. Cela sera probablement compliqué de s'en débarrasser. Mais peut être que quelques Binoclards Yankees pourront faire jouer leurs contacts fédéraux.

Depuis la plantation, des informations reviennent. Il y a eu des nombreux blessés, 3 morts parmi les ouvriers et une disparue. La jeune femme, Amelia est introuvable, tout comme Rosa, son bébé.
Tommy Johnson est très agité. Les Moires ont prédit un grand Destin à l'enfant. Il lance les héros à sa recherche.


Après une analyse complexe du terrain, ils trouvent des traces, qui s'enfoncent dans le bayou.
La piste est dure à suivre dans le terrain marécageux. Au bord d'un bras du Mississippi, ils retrouvent Amélia morte. Mais aucune trace de son enfant. En descendant le long de la rivière, ils trouvent un berceau en osier échoué sur une des berges, entre les racines d'un arbre millénaire.
Malheureusement, ce dernier est vide. Mais à proximité, ils voient les traces d'un feu de camp et d'une couverture, qui avait été posée au sol.
En quête d'indices supplémentaires, ils sentent des vapeurs d'alcool. Ils se trouvent à proximité d'un moonshine, une distillerie clandestine.

En approchant de la bâtisse, ils entendent les bruits du trafic d'alcool, mais aussi une vive discussion et des pleurs d'enfant.
Lorsqu'Aaron Parks, le vieux moonshiner les voit, il s'empare de son arme et sa nièce, Helena, une jolie blonde, s'abrite dans le bâtiment.
La situation apaisée, elle sort, un bébé noir dans les bras : Rosa ! Des bras couverts de bleus, qui sont malheureusement assortis à son oeil au beurre noir et sa lèvre fendue. Il s'agit de "cadeaux" de son petit ami.
Jethro est beau, mais il est aussi un idiot brutal et arrogant, qui n'a pas aimé que la belle Helena, trouve cet enfant noir et préfère l'adopter que de le laisser aux alligators du bayou.
Il faut dire qu'il a de qui tenir. Jethro est en effet le fils du juge "Pharaoh" Stevenson. Pas de doute, si il revient avec ses amis, Helena et Rosa vont passer un très sale quart d'heure et la petite disparaîtra vraiment au fond du bayou ou de l'estomac d'une bête sauvage.

Helena refuse catégoriquement d'abandonner Rosa. Elle accepte cependant de se rendre chez des cousins, à Priam, une petite ville à la frontière entre les états du Missouri, du Tennessee et du Kentucky.
Nos héros facilitent sa fuite sur les premiers miles et apprennent plus tard qu'elle a réussi à rejoindre à Priam.


Avec une enfance pareille, sans doute que le destin du bébé sera exceptionnel. Peut-être avez-vous entendu parler de Rosa Parks (de son nom adoptif) ?

SAINT LOUIS, Missouri; Juillet 1931


Différentes équipes de Bluesmen sont montées, pour partir dans les principaux points de passage du Mississippi, en quête d'informations sur les déplacements de Cotton Eyed Joe.

Emma, la Bluesgirl cadienne au violon est envoyée à St Louis, MO, avec ses alliés Eva "White Angel" O'Shea, le Pasteur Gabriel et "Stu" Nevins the 3rd.
Pour leur peine, les héros se voient même offrir des places de train ! Pour une fois, il n'est pas utile de se faufiler entre les caisses et ballots de coton d'un wagon de marchandise.

A bord du train, ils se retrouvent mêler aux Cubs de Chicago. L'équipe de base-ball est actuellement en tête du championnat et se rend pour son prochain match à St Louis. Cette joyeuse bande de base-ballers progressistes les met assez vite à l'aise.
Les Bluesmen ont l'occasion de discuter, de s'amuser, de chanter et de flirter avec les joueurs et le staff, quittant le train, avec des nouveaux camarades, des places pour le match de samedi et une balle dédicacée (même si les Cubs ne sont pas l'équipe favorite des sudistes !).

Arrivée à St Louis, ils trouvent refuge dans une congrégation baptiste de l'Ouest de la ville. La petite communauté du Pasteur Daniel est pauvre, mais accueillante.
Au matin, il est temps d'organiser un bon réseau de contacts. Emma et le Pasteur restent parmi les Baptistes et convainquent les enfants et leurs parents, de s'intéresser aux rumeurs concernant le très laid et étrange Cotton Eyed Joe. Les noirs du quartier travaillant dans les champs, les usines, les docks et quais ou les rues de la ville, ils auront des oreilles partout.
Pendant ce temps, Stu trouve un petit boulot sur les docks et offre une récompense à ceux, qui l'aideront à dénicher un de ses "créditeur" (un certain Cotton Eyed Joe). Nul doute que son allure de grosse brute a rendu sa demande crédible et même a encouragé les dockers à lui obéir. Il gagne en passant quelques dollars, pour rétribuer leurs logeurs, pour leur hospitalité.
Eva, enfin, commence par retrouver Gideon Spencer, un ancien soldat, qu'elle avait soigné, pendant la Grande Guerre. Il est devenu Sergent, dans la police de la ville et s'engage à donner quelques informations concernant les événements étranges ou les types louches, qui passeront par sa ville.
Elle continue ensuite avec un Home pour vétérans, dans lequel elle discute avec les traumatisés des combats, espérant en apprendre davantage.
Le réseau d'informateurs prend lentement forme, pour l'équipe.

Le lendemain, alors, qu'ils allaient continuer à tisser leur toile, ils sont interpellés par les cris de vendeurs de journaux : "Mort violente d'un des Cubs, à leur hôtel !"
Stu s'empresse d'acheter le St Louis Post Dispatch. L'article est encore assez vague, mais il semble que la veille au soir, un des joueurs de Chicago a été sauvagement assassiné. Les quelques témoins parlent d'un corps mutilé et d'un agresseur en fuite.

Surpris par cette coïncidence, les Bluesmen se rendent à l'hôtel Jefferson. Il est protégé de la presse et des curieux, par un cordon de policier et de Détectives Pinkerton en tenue.
Il apprennent par le veilleur de nuit que Lee Sanders, l'un des batteurs de l'équipe est mort peu avant minuit, battu violemment avant qu'on lui arrache le coeur !
Ils arrivent à entrer dans l'hôtel, grâce au Sergent Spencer et à Amos O'Gara, un Pinkerton, qui a connu Stu lors d'une réunion du Klan.
Dans la chambre, Stu et Eva découvrent une scène d'horreur. Des traînées de sang couvrent les murs, les plafonds et le mobilier. Il semble que quelqu'un ait littéralement arraché la fenêtre et agressé le pauvre Lee Sanders.
Les traces sont étranges. Il semble que l'agresseur utilisait des armes en bois et ses empreintes ressemblent à des morceaux de branches, des cannes ou des échasses... Et qui est suffisamment puissant, pour causer des tels dégâts et dommages ?

Près de la morgue, Emma fait appel aux pouvoirs du Blues, pour convoquer l'esprit de Lee Sanders. Encore traumatisé par l'attaque, il explique avoir été mutilé par une sorte d'épouvantail géant, qui était entré par sa fenêtre. Il ne se connait pas plus d'ennemis que cela, à part peut être Jordan Stone, un autre batteur, jaloux de ses réussites.
Après une bénédiction, pour son âme, Emma et le Pasteur Gabriel rendent sa liberté à l'esprit de Lee.

Alors que les héros se regroupent, pour faire le point sur leurs investigations, ils entendent la rumeur gonfler dans les rues, parmi les fans de base-ball.
Une grande partie des joueurs des Cardinals de Saint Louis auraient été empoisonnés !
Près du centre d'entrainement des Cardinals, ils apprennent qu'une douzaine des joueurs ont eu des violentes hallucinations, avant de vomir leurs tripes. Les rumeurs sont nombreuses et parlent d'un empoisonnement, pour se venger, des Cubs. Certains accusent également la communauté noire et disent que les St Louis Stars de la Negro Base-ball League, proposent des remplaçants, contre toute discrimination raciale. D'ailleurs, il ne peut s'agir que d'un sort lancé par un de ces foutus "nègres" !
Emma pourrait peut être soulager pour un temps la malédiction, mais elle comprend qu'il faut s'attaquer à sa source, des poupées vaudous maudites, à l'effigie des malades.

Se demandant si Jordan Stone a pu fomenter les 2 actions, les Bluesmen retournent à l'hôtel Jefferson.
Ils y comprennent que Jordan est sûrement innocent et découvrent que l'une des serveuse, Lucy Boyle, a disparu.

Elle se cachait à proximité de Grant's Farm, la maison familiale d'Ulysse S. Grant, l'ancien général de l'Union et 18ème Président des USA.
Dans la petite chapelle de la plantation, elle cherche un abri, contre Maman Juliette, une puissante Mambo (sorcière vaudou), qui doit être responsable de l'attaque par un Franky Wanga (une poupée géante vaudou, faite de divers matériaux et pratiquement insensible à la douleur et aux dommages), ainsi que des empoisonnements.
Elle ne sait rien des objectifs de ces attaques, mais à peur pour sa vie, étant un des rares témoins, à pouvoir expliquer la vérité.

Cachés dans les ombres des champs entourant Grant's Farm, les héros cherchent des traces du culte vaudou impie, qui hante probablement les lieux et qui fomente vraisemblablement des nouvelles actions...
Arrêter un Franky Wanga et une mambo ? Pas de problème. A condition d'être tranquille. Mais il fallait qu'une bande de durs soient également sur les lieux.
Alors que les Bluesmen surveillent les alentours, ils repèrent en effet Augustus Busch, avec une douzaine d'hommes équipés de fusils de chasse. Eux aussi, veulent faire la peau au culte.
Pour éviter un bain de sang, Eva et Stu calment les blancs, pendant que le Pasteur et Emma se chargent des noirs.

Personne n'est convaincu que la situation se résout convenablement. Maman Juliette s'enfuit sur sa poupée de 3 mètres, Busch et ses hommes s'éclipsent dans des camions de son entreprise de boissons et les héros détruisent les traces des rituels magiques accomplis sur la propriété.

Il semble que Maman Juliette voulait créer des tensions raciales à St Louis. Pourquoi ? Rien n'est encore clair.
Busch et le Quimbanda ont conscience qu'un troisième groupe est de la partie.
Quelles conséquences cela aura-t-il sur les activités futures des Bluesmen dans la ville ?

ZEPHYRA et SEQUOIALAMO, Missouri; Juillet 1931



Radio Cassandre ? Vous ne connaissez pas ? C'est normal. Cette radio n'existe pas. Et pourtant, elle émet parfois la nuit, sur des fréquences aléatoires. Elle passe du bon blues et transmet des messages, souvent étranges, mais toujours divinatoires.
Et hier, elle disait cela :
" Ils ont beau ne pas être dans le Kentucky, les habitants de Zephyra pourront s'offrir un festin digne du Colonel."
Bizarre ? Oui, sûrement. Mais ça n'empêche pas Tommy et Robert d'envoyer Black Arrow, Marie-Paul Lestombes, Ruth "Red Lips" Canaan et "Miss Ada" Trenton enquêter là-dessus.

Le trajet en train les mène à la ville de Blane, depuis laquelle ils rejoignent à pied, le bourg de Zephyra. Un village de gens bien curieux, surveillé par le shériff Etchegoyen, derrière ses verres miroirs et où la distraction principale est un salon de thé, tenu en toute propreté par Aunt Lisa et égayé par des rideaux au crochet. Cet établissement semble être le repère des ligues anti-alcool et ne sert même pas de thé au houblon ou au malt !
Heureusement que la tarte au pommes y est bonne et les ragots de qualité.
Les héros comprennent rapidement que Kate Dent et sa famille ont subi une "attaque de coyotes" pendant la nuit. Leur poulailler est dévasté. Kate en avait parlé à Debora, qui en avait parlé à Linda et Abigail, qui en ont parlé à Kezia, Jezabel, Neve et Myriam et rapidement, toute la ville était au courant...
Après avoir convaincu Aunt Lisa de loger les femmes du groupe dans la chambre de son petit Timmy et le grand Marie-Paul dans une pièce de son grenier, les héros décident de se faire accepter de la populace de ce bled perdu, en organisant un petit concert dans l'unique rue du village. Ils récoltent même quelques denrées, pour soutenir la famille Dent.

Chargé des profits de leur "quête", ils partent en direction de la ferme. Ils sont accueillis par Dooggy, un chien de race indéfinissable, bâtard d'une douzaine de modèles différents, rapidement rejoint de Buck, 8 ans et une grande curiosité et de Jane, 14 ans et une effronterie toute adolescente.
Ceux-ci les guident vers les parents : Kate et "Rusty" Dent, qui sont en train de décapiter, vider et plumer une vingtaine de poulets morts.
Dans le bâtiment principal, Harrison et Amelia (17-20 ans), se chamaillent et regardent la scène avec curiosité.
Les vêtements tachés de sang et la hache dans les mains de "Rusty" sont peu encourageants, mais il se révèle finalement assez cordiale, pour un hillbilly des plaines. Surtout quand il reçoit les cadeaux des villageois.
Une discussion avec les différents membres de la famille et un rapide tour des alentours permettent de comprendre que des animaux (des canidés) ont attaqué le poulailler, en défonçant le grillage et les même les poteaux le soutenant.
Les traces partent en direction de la ferme des Sant'Angelo, une famille de Siciliens, encore mal acceptés dans le coin (trop étrangers, trop ritals, trop catholiques, trop sales, trop éleveurs de cochons... bref trop tout).
Mais surtout, il semble qu'un certain Joe (un vieil édenté puant et crasseux) ait passé 2 nuits dans la ferme et ait pourtant réussi à obtenir des baisers de la trop jolie Amelia.
Cotton Eyed Joe est-il passé ici, avant de poursuivre sa route vers Blane et l'Est ?
Ils prennent congé de la famille Dent, alors que les premières panures de poulet sont mises à frire, dégageant une bonne odeur de graillon et que Rusty prépare Gertrude, son fusil pour une visite le lendemain matin, à ses voisins pas assez WASPs.

Avant de rentrer chez Aunt Lisa, les héros décident de faire le détour par le ferme des Sant'Angelo. Ils y trouvent Gianni, Mario, Giovanni et Lorenzo, 4 frères en train de finir de nettoyer les bauges des cochons. Rapidement, ils comprennent que leurs chiens ne peuvent pas être suspectés du massacre du poulailler et les encouragent à se préparer à la visite musclée de Rusty et Gertrude.

Au loin, des chiens commencent à aboyer. Impossible de deviner depuis où, mais ils développent une atmosphère de menace. Rompus au Blues, les héros reconnaissent les cris des Chiens de l'Enfer. Une malédiction règne sur les lieux.
Marquée par l'ambiance surnaturelle, Black Arrow a une vision. Une tornade va dévaster la région.
Que faire ? Tenter de protéger les habitants ? Se battre contre les Chiens de l'Enfer ? Partir à la poursuite de Cotton Eyed Joe ?

Après une nuit de sommeil agitée, par les aboiements cauchemardesques des Chiens de l'Enfer, la décision est prise de prévenir les habitants de Zephyra, de les pousser à se mettre à l'abri et de se lancer aux trousses de Joe.
Le Révérend Gold et le Shérif Etchegoyen se préparent à l'arrivée de la tempête et de possibles tornades.

En direction de Blane, les héros voient les tornades se lever les unes après les autres et une ferme être partiellement détruite par l'une d'elle. Heureusement, les habitants avaient réussi à se réfugier.

Alors qu'ils surveillent l'horizon, leur regard est attiré par une vision étrange. Qu'est ce que cet immense bâtiment ou autre, qui se dresse au milieu des plaines ?
En approchant, ils découvrent un séquoia gigantesque (plus de 400 mètres de haut), au pied duquel un hameau s'est développé et dans lequel on peut voir quelques cabanes.
Les lieux sont peuplés par la famille du "Vieux Matt", à la descendance très nombreuse. Ils s'occupent des nombreuses terres qui s'étendent à l'horizon. Et dans l'arbre vivent les vieux hommes de la famille. Actuellement, on peut y voir le Vieux Matt lui même et ses 12 fils (Ruben, Simeon, Levis, Dan, Gad, Joseph, Jude, Isaac, Zebulon, Nephtali, Usher et Benjamin).
Après quelques tractations, les anciens acceptent la visite des héros. La venue d'une troupe aussi hétérogène a attisé leur curiosité et ils espèrent convaincre les jolies filles de se marier avec l'un de leurs enfants. Ils ont le droit d'être hissé dans Sequoialamo.

Présentés au vieux Mathusalem, ils apprennent des informations importantes sur Cotton Eyed Joe. Il semble que le meilleur moyen de stopper ses malédictions soit de tuer les femmes dont il est tombé amoureux. Sinon, les pouvoirs du Malin s'expriment d'une manière ou d'une autre et auront des conséquences.
Mathusalem leur apprend aussi que le séquoia est un don d'Azaka, le Loa des champs et qu'il a déjà rencontré Johnny du Wisconsin.
Cependant, il ne compte pas particulièrement investir sa famille dans la lutte contre le Diable.

Mathusalem a près de 170 ans et est la Mémoire Vivante des Hillbillies et Rednecks de la Plaine fluviale.

Il est temps de redescendre et de rejoindre rapidement Blane, pour prévenir, par télégraphe de l'arrivée prochaine de Cotton Eyed Joe à Saint Louis.

Post-Scriptum :
Radio Cassandre avait fait une autre prédiction que les héros n'ont pas entendu, faute de transistor : "Les poulets n'ont plus d'ailes, mais ils voleront. Et dans le Grand Arbre se retrouveront. Clopin, clopant, vers le Levant se rendront."

Quelles sont les conséquences des tornades sur Zephyra ? Et que deviennent les Chiens de l'Enfer ?

SAINT LOUIS, Missouri; Juillet 1931


Le St Louis Post Dispatch est formel. La série de tornade, dans la campagne du Missouri a causé la mort de 19 personnes, des centaines de blessés et des milliers de personnes dont les maisons ont été détruites, dans le Comté de Blane et surtout autour de Zephyra. Il semble que la série de malédictions qui suit Cotton Eyed Joe a une nouvelle fois frappée.
Mais il est trop tard, pour faire quoi que ce soit pour les pauvres gens touchées par la catastrophe "naturelle"...


Marcello Vinelli (Bluesman aviateur sicilien), Leonardo Capelli (Bandit sicilien), le Père Gabriel et Stu Nevins continuent les investigations à Saint Louis.

Après un long briefing, ils décident d'agir contre les menaces connues. Cotton n'est pas encore en ville et leur réseau de contact sera suffisamment serré, pour signaler son arrivée.
Par contre, ils peuvent agir contre la Maman Juliette, la dangereuse mambo, qui n'hésitait pas à assassiner et empoisonner des baseballers.

Ils remontent sa trace jusqu'à un club de jazz de Downtown, le Crying Racoon. Le club est surtout fréquenté par des Noirs, plus aisés que la plupart et quelques autres personnes. L'alcool y est servi ouvertement et un orchestre joue du blues sur une petite scène ouverte.
Après s'être imprégnés de l'ambiance, les héros sentent la tension palpable des lieux. Les différentes communautés semblent anormalement agressives, les unes envers les autres. Est-ce que l'orchestre manipule les spectateurs ou le problème vient-il de l'étage, où des clients montent régulièrement, à l'invitation des serveurs et des hôtesses.
Les musiciens de l'équipe proposent de jouer ici, pour modifier l'ambiance, de rencontrer le patron du Crying Racoon et de poursuivre la recherche de Maman Juliette.
Tandis que Marcello se met au piano et joue un air ragtime entrainant, les autres montent à l'étage et échangent avec Barcelo "Mice" Gambit. Ils négocient la possibilité de jouer dans le club (en espérant créer une bulle de bénédiction, autour de Downtown). Ils découvrent aussi la présence d'un autre musicien, un violoniste venu d'Europe, David Löwe et celle de Maman Juliette, à l'étage.
Marcello connait Löwe. Il est l'un des Envoyés du Diable, un de ces musiciens maudits, qui répandent le Mal partout où ils vont. Il sait aussi qu'il ne voyage pas seul et qu'il doit être en ville, avec son frère Julius Löwe.
Inquiets à l'idée de rencontrer le violoniste démoniaque, le Pasteur Gabriel se saisit d'un fusil à canon scié, qui était dans le couloir, avant d'entrer dans la pièce, d'où s'échappe des gammes stressantes de violon.
Il y est accueilli par Maman Juliette, qui profitait du concert privé de David Löwe. La discussion tourne court et la situation s'accélère :
Maman Juliette ne parvient pas à lancer un sac de poudre noire au sol. La bourse est épinglée par le couteau fétiche de Leonardo et rattrapée avec la dextérité d'un fan de baseball par Stu.
Les plombs volent et réduisent en copeaux le Stradivarius de David Löwe. Ils blessent aussi l’Horreur Mélomane, qui parvient cependant à sauter par la fenêtre et à s’enfuir.
Les explications de Leo convainquent « Mice » de la bonne fois des Bluesmen et alors que la police rapplique, ils réussissent à fuir, en amenant de force Maman Juliette avec eux.
Les portes du Crying Racoon ne leur sont pas fermées et peut être pourront-ils bénir une partie de St Louis depuis la scène du club. Qui aurait cru que ce lieu de débauche lubrico-alcoolique allait devenir un des hauts-lieux de la protection mystique ?

Après avoir interrogé une Maman Juliette toujours aussi convaincue de la nécessité de la destruction des Blancs, le long du Mississippi, nos héros tournent leur regard vers Augustus Busch.
Le patron de la Budweiser Brewing Company est l’un des notables de la ville, mécène des arts et du sport et co-fondateur du Lions Club local.
Ils décident de le rencontrer lors de la prochaine rencontre du Club, au Renaissance Grand Hotel.
Introduits (cela sert d'être un pilote héros de la Grande Guerre) par le Capitaine Leyton, pilote de l’Air Force et fils d’industriel, auprès d’Augustus Busch, les Bluesmen se font inviter à une réception, chez ce dernier, quelques jours plus tard.
Ils auront à peine le temps de trouver une tenue adéquate, pour l’occasion.

Que découvriront-ils dans le manoir du riche brasseur ?
Parviendront-ils à se débarrasser des maléfiques frères Löwe ?
Stu tombera-t-il sous le charme de la capiteuse Maman Juliette ? En abusera-t-elle ?
Sauveront-ils la ville de ses démons et de la malédiction à venir de Cotton Eyed Joe ?


Post-Scriptum :
Au fait, que disait Radio Cassandre ? "Du pays de Strauss arriveront, deux frères qui la guerre amèneront. Les cordes sous les archets crisseront, mais par le piano et les plombs s'effaceront."

SAINT LOUIS, Missouri; Juillet 1931


Joseph Dubois ("Gentleman" bandit sudiste) et Seth Junior Quinns (Binoclard sudiste mielleux) préparent l'action sur le Manoir d'Augustus Busch à Saint Louis.

Il ne fait plus aucun doute, que les démoniaques frères Löwe, sont les hôtes du patron des Brasseries Budweiser.
Mais comment s'assurer de la mission d'infiltration et d'assassinat des Virtuoses Maudits ?

Se faisant passer pour de possibles partenaires commerciaux, les deux héros se rendent par deux fois, dans les locaux de Budweiser. Seth y séduit la pulpeuse secrétaire d'Augustus Busch, Miss Virginia Ford. Joseph parvient quant à lui à convaincre le patron de s'intéresser à un nouvel investissement, concernant une découverte médicale récente.
Peu habitués aux dorures et aux marbres des grands de ce monde, ils jouent bien leur jeu et se font eux aussi inviter à la soirée organisée par le brasseur frustré, en cette période de prohibition.

Prêt à tout, pour parvenir à leurs fins, les deux compères décident de mettre un peu d'ambiance à la soirée. Pour sceller le futur contrat, entre eux et Busch, rien de mieux qu'un bon gueuleton. Il trouve le traiteur du Brasseur, grâce à son infidèle secrétaire et commandent un cochon de lait, à livrer le soir de la fête, entre les autres plats.
Comme tout est bon dans le cochon, ils décident de le fourrer, avec quelques bâtons de dynamite, tout droit sortis des chantiers de construction/destruction de la ville nouvelle que sera bientôt Saint Louis.

Il ne reste plus qu'à trouver des smokings ou des déguisements discrets, pour la "sauterie" du ghotta de la Porte de l'Ouest.

Post-Scriptum :
Au fait, que disait Radio Cassandre ? "Les yeux de coton croiseront les yeux de braise. Mais c'est balot, la belle fleur ne sera pas cueillie. Certains savent qu'elle est la mère d'un enfant, qui n'est pas le sien."

SAINT LOUIS, Missouri; Juillet 1931


Black Arrow (Bonne pote Indienne), Marcello Vinelli (Bluesman sicilien As de l'air) et Marie-Paul Lestombes (Grosse brute érudite cadienne) s'attaquent et vainquent les Virtuoses Diaboliques Löwe.

La soirée a enfin lieu. Marie-Paul Lestombes n'a pas la carrure des invités. Cependant, il fait un excellent apprenti-boucher et accompagne le cochon farci de dynamite, dans la camionnette du traiteur. Rapidement, il range la viande poudrée dans le garde-manger, loin de toute explosion intempestive.
De son côté, Black Arrow trouve une tenue de riche Senorita espagnole et franchit les murs entourant le parc de la propriété d'Augustus Busch. Elle se glisse entre les patrouilles de gardes armés et approche de la réception.
Enfin, Marcello Vinelli, fort de l'invitation obtenue au Lion's Club, se présente simplement aux grilles, en compagnie du Capitaine Leyton.

La fête commence lentement, avec l'arrivée progressive des invités. Toute la haute société de Saint Louis est là : riches industriels et entrepreneurs, membres du Conseil Municipal, Capitaine de Police, artistes, universitaires et sportifs. Augustus Busch est bien introduit dans de nombreux milieux et est l'un des mécènes reconnus de la ville.
Après quelques dizaines de minutes, l'hôte de la soirée descend de ses appartements, accompagné d'un quatuor de musicien. Les frères Löwe joueront en compagnie de 2 autres artistes.
C'est sous les applaudissements d'une foule enthousiaste, que les Virtuoses européens commencent leur concert privé.
Progressivement, emportés par la musique, les convives se laissent aller à des émotions de plus en plus vives et montrent leurs vrais visages et bassesses.

Les actions combinées des Héros, qui usent de toute la force de leur Mojo, apaisent un peu les invités, ce qui permet de revenir à des circonstances plus calmes.

Profitant d'une pause des musiciens, Marcello Vinelli se met au piano du salon et joue un Blues apaisant. Son action surprend les invités, mais les charme en partie. Il attire suffisamment l'attention, pour permettre, à la Senorita Black Arrow de subtiliser le Violon Maudit du plus jeune des frères Löwe.

De son côté, déguisé en serveur endimanché, Marie-Paul Lestombes monte d'un pas assuré à l'étage. Dans le bureau d'Augustus Busch, il met la main sur quelques notes le liant au Klan et empoche un revolver .38. Dans la chambre de Julius et David Löwe, il est frappé de plein fouet, par la colère qui imprègne fortement la pièce, qui sert aussi de salle de répétition des Suppôts du Malin.

Retournant à leur place après le numéro de chant de Marcello, le Quatuor a corde découvre la disparition du violon. Musiciens comme invités partent en quête de l'instruments, que certains ont vu quitté les lieux, dans les bras d'une Latino déterminée.

Black Arrow n'a que peu de temps, pour s'enfuir et se dissimuler dans le parc, pourchassée par quelques convives, Marcello sur leurs talons.

La situation aurait pu rester simples. Mais parfois, les Loas et les Moires ont des plans surprenants, pour les humains. C'est à ce moment qu'un grondement sourd surprend tout le monde et est rapidement suivi par un séisme de moyenne intensité.
Dans la panique qui s'ensuit, Lestombes redescend aux cuisines et retrouve le cochon. Il fera une excellente diversion pour Black Arrow. Il enflamme les mèches et quitte les lieux rapidement.
La plupart des invités affolés sont aussi sortis dans le parc et commencent à regagner leurs véhicules, pour rejoindre leurs domiciles et voir dans quels états ils retrouveront leurs biens.
L'explosion fait s'écrouler une partie de la belle bâtisse et met une terme définitif à la soirée. Elle ne fait cependant et heureusement, que quelques blessés légers.

Dans le parc, les frères Löwe repèrent leur cible, qui vient de détruire le précieux Stradivarius, en le fracassant au sol. Enragés, ils se préparent au combat et rameutent des gardes et un chien.
Usant des dons de son peuple, Black Arrow lance des mots de pouvoir et des malédictions Choctaw, qui perturbe le premier frère. Arrivant de toute sa vitesse, Marcello percute l'un des gardes, le laissant knocked out et récupère son fusil. Le combat s'engage et rapidement, Vinelli tire ses 2 cartouches contre ses adversaires, laissant David au sol, en train de se vider de son sang.
Black Arrow poursuit ses attaques mentales, tandis que Marcello repousse le dernier frère, avec des grands moulinets de fusil.
Alors que Marie-Paul arrive, Julius est lui aussi défait.
Une brève discussion s'engage et il est décidé d'éliminer définitivement les dangereuses Créatures du Malin. Ils sont abattus avec le revolver d'Augustus Busch.

Alors que les autres gardes, alertés par les cris et les coups de feux approchent rapidement, les Héros quittent les lieux rapidement, emmenant avec eux les restes du violon maudit.


Le tremblement de terre n'était pas assez destructeur, pour être l'oeuvre de Cotton Eyed Joe. A moins qu'il ne soit, qu'un signe avant-coureur d'une réplique bien plus puissante. Après tout, rares sont ceux qui connaissent vraiment les méthodes du Malin et de ses séides.
Dans tous les cas, il est plus que temps de tourner nos regards, sur ce vieux charmeur de Cotton Eyed Joe...

Post-Scriptum :
Au fait, que disait Radio Cassandre ? "C'est après le tremblement, qu'ils seront mis à terre. Les joueurs de Requiem seront mis en bière, sur la propriété du maître brasseur."

PRIAM, Kentucky; Juillet 1931


Pasteur Gabriel (Binoclard Afro-américain religieux au shotgun), Marcello Vinelli (Bluesman sicilien As de l'air) et Seth Junior Quinns (Binoclard redneck, avocat du Diable) partent en chasse de Cotton Eyed Joe.

Les événements se sont accélérés, au cours des dernières heures.

Le manoir d'Augustus Busch n'est que ruines fumantes. Les forces de l'ATF ont investies les lieux et enquêtent sur les faits étranges qui s'y sont déroulés. Quand un "ancien" brasseur voit ses hôtes mourir, abattus et sa maison peut être détruite dans une explosion les A-Men sont de sortie. Et les vieilles rancœurs se réveillent, entre les agents de Washington et les fils du Missouri.
Tant mieux pour les Héros, qui voient l'attention de Busch se détourner d'eux et se focaliser sur l'enquête.

Saint Louis ne bruisse pas de la rumeur du meurtre et de ce qui est arrivé aux notables locaux. Le séisme modéré a été ressenti par tous et occupe les discussions. Cependant, il remonte aux oreilles des Bluesmen, que la sale tête de Cotton Eyed Joe a été repérée sur les quais.
Malheureusement, un jeune garçon l'a rejoint et ils sont monté ensemble sur un steamboat, du doux nom de "Bouche des Abysses". Hmm, rien de bon là-dessous, sans doute.

Après quelques hésitations, et remis de leur nuit, les héros demandent de l'aide à leurs alliés et empruntent une ambulance. Ils descendent ensuite le fleuve, vers le sud. La route est longue, le long des chemins de halage, le regard sans cesse tourné vers le Mississippi, en quête du navire.
Enfin, ils le trouvent, accosté à proximité de la petite bourgade de Priam.

Le hameau est entouré de vastes prairies où paissent des centaines de chevaux. Au coeur du bourg, autour de la ferme d'Hector et de Paris, s'organise un concours de danse. Les musiciens se relaient pour animer la fête et les couples se forment et s'inscrivent, pour remporter le prix.
Pour rester discrets et se fondre dans la foule des danseurs, Seth et Marcello se trouve chacun une cavalière. Le Pasteur est trop noir, pour avoir le droit de s'inscrire. Cependant, la communauté est assez ouverte et nombreux sont les hommes de couleur, qui dansent ou jouent en riant, autour de la piste principale.
Aucune trace pour le moment du gamin ou du vieil homme recherchés.

Après quelques dizaines de minutes sur place, pourtant, ils devinent facilement, qui apportera le malheur en ces lieux. Une femme arrive au bras de son cavalier et tous les regards se tournent vers eux, incapables de se détacher du couple. Helena est ici. Helena ? Mais si, la jeune femme qui avait recueilli la petite Rosa et qui fuyait son compagnon violent, fils d'un juge du Klan.
Pour éviter la malédiction de Cotton Eyed Joe, les Moires avaient dit, qu'il faudrait tuer celle qui attirerait le regard du Hillbilly. Mais les Bluesmen ne peuvent s'y résoudre. Peut être qu'en détournant son attention ?

D'ailleurs, le voilà, le vieux ! En compagnie du gamin, bien effrayant. Son nom ? Faust. Oui, ça n'arrange rien à l'image que l'on a de lui. Et ce sourire, narquois, moqueur et suffisant dont il ne se départit jamais. Il est malsain ce gamin. Et il semble trop M malin pour son âge.

Le Pasteur Gabriel tente du mieux qu'il peut d'occuper le vieux Cotton Eyed Joe(seph). Pendant ce temps, Seth et Marcello dansent et se battent comme des lions, pour remporter le titre. Seth est d'ailleurs bien aider, par sa peste de partenaire. Persephonia est vraiment prête à tout pour l'emporter. Elle va d'ailleurs y arriver.

C'est alors que les événements se sont accélérés. Le silence se fit. Non, pas le silence. Le Silence, avec la majuscule de Satan. Plus un son : les voix, les rires, les pas sur la piste, les verrres qui s'entrechoquent, la musique, les hennissements des chevaux s'éteignent tous. Et Faust sourit. Alors que Cotton Eyed Joe est triste. Et la terre se remet à trembler. Plus fort, mais sans bruit. Et sous la lumière de la lune, une vague se forme et envahit tout. Une digue a dû céder, quelque part. Les prières du Pasteur, soutenues par le mojo des autres Bluesmen semblent entendues par Dieu ou les Loas.

Les flots se séparent et semblent au moins provisoirement épargner Priam et les festivités.
Et le son revient. Les cris maintenant, la terreur de tous ceux, qui ne connaissent rien à la Légende, mais qui comprennent dans leurs tripes, que rien de normal et de bon ne sortira de cela.

Post-Scriptum :
Au fait, que disait Radio Cassandre ? "Pour la seconde fois, par amour pour Helena, les fils de Priam perdent leurs âmes. Les roulements des flots suivent ceux des sabots. Après les joies et les rires, advient toujours le pire."