Haikus d'Akira

La grue est espoir
la grue est beauté et vie
jamais dans le noir

Lettre à Hakku (et haikus intégrés :p ):

Hakku,

On te dira sûrement beaucoup de choses d’ici à ce que cette lettre te parvienne ; je ne sais si elles seront vraies ou fausses, mais je veux que tu connaisses ma version des faits. Et sache qu’une chose au moins est vraie : j’ai tué ton père. C’est mon wakizashi qui a porté le coup de grâce.

J’ai du choisir entre défendre la famille du seigneur Doji, qui a été si juste, si bon pour moi et a fait de moi un samouraï, et me battre au côté de son aggresseur, le seigneur de la ville où je suis né et éminent Kakita, et ton père, mais qui a fait tant de mal pour nous séparer, qui a refusé un duel loyal et honorable qui aurait pu tout régler. Nous avons tout fait pour empêcher le combat, je te prie de me croire, mais le seigneur Kakita était déterminé et belliqueux.

En prenant les armes pour mon seigneur et protecteur, j’ai conscience d’avoir trahi un autre seigneur. J’ai conscience d’avoir souillé ma lame du sang d’un Kakita. Peut-être toi aussi t’ai-je un peu trahi, et peut-être me suis-je aussi souillé de tes larmes.

Je ne peux pas te dire que je regrette ce geste car ce serait là un mensonge. La seule chose que je peux regretter est d’avoir du ôter la vie du seigneur de la ville où j’ai grandi, et d’un membre de la Grue. J’ai vu dans son cœur, Hakku, et j’ai vu la haine. J’ai vu ce qu’il t’avait fait. Mais, ne le juge pas trop sévèrement, car après tout sa haine envers nous était très ancienne, elle venait de bien avant nous ; son propre bonheur lui a filé entre les doigts, comme il a filé pour nous. Enseveli-le et rend-lui honneur comme le grand bushi qu’il a pu être, ainsi que comme ton seigneur et père.

Tu entendras peut-être des gens te dire de me haïr. D’autres de me commémorer. Tout ce que je peux te dire, c’est de ne te fier qu’à toi, de suivre ton cœur, Hakku.

Pour ma part, je suivrai et respecterai ta décision. Si tu ne souhaites plus entendre parler de moi, peut-être même me vouloir mort, je le comprendrai et l’accepterai. J’errerai et, comme l’a prophétisé ton père, ne connaîtrai plus le bonheur. Seul me restera la compagnie de ton souvenir. Le choix t’appartient, Hakku, j’ai fait le mien.

Que les cœurs haineux
appelant la tempête
soient vidés de feu

Puisse la tempête
se calmer et un soleil
laisser apparaître

Akira