Personnages

Si Berthaut était un humain, on dirait de lui que c’est un brave jeune homme qui profite de la vie avec sa bande d’amis, et que s’il manque un peu de maturité, il n’en demeure pas moins quelqu’un de fiable. Tout cela est vrai, mais sur Sullust, où les habitants font preuve d’un respect immodéré pour les règles et les lois en vigueur, et où le conformisme est une vertu plutôt qu’un défaut, l’image de Berthaut auprès de ses concitoyens est quelque peu écornée…

La mère de Berthaut est un cadre important de la Sorosuub (la grande société qui dirige 90 % des entreprises sullustéennes… ), c’est pourquoi dans sa famille beaucoup déplore qu’il ait préféré miser sur une carrière de simple pilote, plutôt que d’entamer des études administratives et financières pour travailler avec sa mère, comme l’ont fait ses demi-frères et demi-sœurs…
Il s’est avéré qu’il était plutôt doué dans sa partie, et c’est pourquoi, avant que de se lancer dans la « vraie vie active », il avait décidé de passer quelques temps dans la compétition où il eut quelques succès et des revenus lui permettant de s’offrir une vie décente…

Bien sûr, le prudent Berthaut mettait l’essentiel de ses revenus en épargne, mais du fait de la vie de nomade qu’il devait suivre pour participer à des courses (nécessitant parfois de quitter Sullust pour de longues périodes), il habitait le plus souvent des chambres d’hôtel ou logeait dans son véhicule… Ce qui amena à nouveau son entourage à déplorer son manque de stabilité chronique. Et ce d’autant plus qu’il entama durant quelques temps une liaison avec une jeune sullustéenne, avec laquelle il finit néanmoins par rompre, agacé qu’il était des remontrances incessantes des autres conjoints de celle-ci (dans la société sullustéenne chaque femme dispose de plusieurs époux… ) à propos de ses absences au foyer et du caractère imprévisible de ses revenus…

Berthaut de plus en plus fatigué des reproches, décida de passer davantage de temps avec ses amis plutôt qu’avec sa famille, et plus particulièrement dans la célèbre ville de Fulusuub.
Pour les sullustéens, Fullusuub une ville corruptrice et corrompue, remplie d’étrangers dépravés et malhonnête, de cas sociaux dérangés, de drogués et d’attardés mentaux, de fainéants et de paresseux inutiles. Des humains diraient que cela est un peu vrai, mais ne concerne véritablement qu’une minorité, et que la ville est surtout un "carrefour culturel" où les artistes peuvent s’exprimer, et un endroit où de nombreux laissés pour compte peuvent trouver un lieu accueillant et davantage tolérant qu’ailleurs.
Pour Berthaut, c’était surtout l’occasion de voir de formidables concerts et des spectacles innovants. Toutefois, d’amis en amis, d’amis en copains, de copains à connaissances, il se retrouva assez vite à fréquenter des gens « louches », c’est à dire des gens qui osaient critiquer ouvertement le monopole abusif de la Sorosuub, mais également les crimes de guerres de l’Empire sur les autres planète que Sullust…
Son cercle d’amis s’élargissant sans cesse, Berthaut se retrouva quelque fois en contact avec des gens qui se prétendaient « résistants », et même pour certains qui se prétendaient « rebelles »... Mais il ne s’agissait en vérité que de simples fanfarons dont les actes les plus glorieux se limitaient à des graffitis orduriers sur les landspeeders des « brigadiers orange » (c’est à dire ce qui correspond au plus petit grade dans la police sullustéenne… ).

Un jour cependant, Berthaut fit la connaissance d’une étrange et jeune sullustéenne, qui faisait de gros efforts pour apparaître comme une simple dilettante snob et superficielle, mais dont les réelles occupations semblaient bien moins futiles…

Cette jeune femme avait un don pour disparaître et réapparaître sans crier gare lors des évènements festifs et mondains, et cachait très mal ses anxiétés. Elle attendait ainsi souvent que des « amis » (que personne d’autres qu’elle ne connaissaient) la contactent via (ce qui annonçait généralement un départ anticipé… ), supportait très mal qu’on s’intéresse un peu trop à ses affaires, et devenait tout à fait pâle lorsque des agents de la Sorosuub (ou pire encore des impériaux… ) patrouillaient ou inspectaient les environs…
Berthaut, qui s’avisait complaisamment de ne jamais lui poser de questions embarrassantes et qui faisait mine d’ignorer ses étranges manières, eut vite la « sympathie » de la jeune femme.  Elle ne lui « révéla » jamais rien, mais il sentit bien qu’elle faisait moins « semblant » avec lui d’être autre chose que ce qu’elle tentait de dissimuler…
Un soir, alors qu’il logeait dans hôtel, elle toqua à sa porte et l’implora de la laisser se cacher dans son appartement. Il accepta, un peu troublé et curieux. Elle resta une demi-douzaine d’heure avec lui, visiblement tétanisée à l’idée que quelqu’un ne découvre sa présence, puis disparut tôt dans la matinée.

« Après tout, ça ne me regarde pas... » pensa Berthaut.

Mais moins d’une heure après le départ de la jeune femme, des impériaux et des agents de la Sorosuub débarquèrent dans son appartement. Il fut brutalement arrêté et emprisonné. On lui demanda pourquoi il avait recueilli la jeune femme, s’il savait qui elle était et où est-ce qu’elle était allée.
Berthaut se contenta naïvement de dire la vérité, aussi bête soit-elle, et de révéler sa parfaite ignorance…  Ses geôliers lui firent alors cruellement comprendre que ses réponses les décevaient.
On le laissa poireauter deux semaines, puis on lui expliqua qu’il était accusé de soutien à la Rébellion, et que sa famille, qui le considérait comme un anarchiste irrespectueux et méprisant du bon ordre de la société, refusait de soutenir sa défense juridique et laissait tout loisir à l’Empire pour faire un « exemple » avec lui.
Évidemment, si les impériaux connaissaient les mœurs des sullustéens jamais ils n’auraient pris au sérieux les critiques de la famille de Berthaut à son égard, et si la famille de Bertaut avait compris à quel horrible sort les impériaux destinaient celui-ci, ils auraient tout fait pour le défendre…

Mais malheureusement, tout ceci n’eut jamais lieu.

La mère de Nevie était une jolie danseuse de cabaret sur la petite planète Bait-Iboup. Nevie connaît peu de choses sur elle, si ce n'est qu'elle avait souvent voyagé de ci-delà avant de d'être enceinte d'elle, et que la plupart de ses "employeurs" avaient également été ses compagnons amoureux du moment (... et dans la plupart des cas, des criminels endurcis). L'un d'eux, mais elle ignore lequel, fut son père.

En dépit de sa vie nomade et quelque peu sordide, la génitrice de Nevie fut une mère affectueuse et aimante. Elle se débrouilla également pour que ses compagnons (et leur entourage... ) ne causât jamais le moindre tort à sa fille. Elle lui dispensa prodiguer un semblant d'éducation, avec l'idée probable que sa fille pût exercer un autre métier qu'elle. Jusqu'au milieu de son adolescence, Nevie eut donc une vie relativement agréable...
Malheureusement, un jour, le dernier amant de la mère de Nevie, un redoutable caïd Nikto, annonça à la jeune fille que sa mère venait de subir un "accident" mortel. Sans rien dire de plus... Isolée et peu à peu privée de moyens de vivre, Nevie se risqua au bout de quelques mois à lui quémander de l'aide. Il lui proposa simplement de danser dans son cabaret pour remplacer sa mère. La jeune fille dut se former très rapidement. Ses premières prestations furent correctes et elle fut donc payée, mais la protection jusque-là assurée par sa mère ne fut guère reprise par son ancien amant. Nevie manqua ainsi plusieurs fois de se faire agresser par des clients saouls ou des complices vicieux du Nikto, et ne dut son salut qu'à la chance plutôt qu'à autre chose... Et c'est désormais la peur au ventre qu'elle continua à travailler au cabaret.
Pour une raison que Nevie ignore également, Maïwin et ses comparses disparurent un beau matin... Des rumeurs d'affrontements, contre des concurrents ou une escouade impériale, lui vinrent aux oreilles, mais rien d'autre. Un "nouveau" propriétaire du cabaret se fit alors connaître. Moins malsain et plus honnête que Maïwin et son entourage de Nevie, il lui proposa de continuer à travailler, mais dans des conditions plus respectables qu'auparavant.

Ragaillardie par cette rencontre, Nevie se donna à fond et les soirées du cabaret obtinrent un assez bon écho du fait des "prestations" de qualité. !
Malheureusement, un soir, un client éméché commença à vigoureusement l'importuner. N'étant plus habituée aux agressions constantes qui faisaient son lot quotidien quand Maiwin possédait encore le cabaret, Nevie perdit patience, se retourna contre l'homme et lui infligea une bonne correction devant le public hilare. Et c'est alors que propriétaire du cabaret, complètement paniquée, la supplia alors de quitter l'établissement. Le soûlard pervers était en effet un officier impérial en civil !

Nevie dut alors s'enfuir sous une pluie battante et, craignant de voir débarquer les impériaux chez elle, ne retourna pas chez elle et vivota plusieurs semaines dans la rue dans des conditions misérables... Un après-midi, elle tenta de voler un poisson sur un stand pour se sustenter. La vendeuse, une Gamroréenne enragée, s'en rendit compte, la poursuivit et la rattrapa. Mais Nevie refusa de lui rendre son bien. Les deux femmes entamèrent une féroce bagarre en plein milieu de la rue. Des badauds s'approchèrent, quelques-uns tentèrent bien de les séparer, mais furent aussitôt repoussés par les deux combattantes. La foule s'accrut, certains commencèrent à les acclamer et même à parier sur la gagnante. Finalement, à bout de force et contusionnées de partout les deux femmes s'écroulèrent sur le sol. Un vieux wookie s'approcha alors d'elles, dispersa les spectateurs malintentionnées, paya à la vendeuse le poisson de Nevie et proposa aux deux femmes de reprendre le combat dans sa petite arène personnelle.  
La gamoréenne se contenta de prendre l'argent, mais Nevie se rendit sur les lieux. Le wookie la fit alors combattre une de ses employées contre rémunération, puis lui proposa une embauche à long terme. Nevie accepta.
Le wookie ne se contenta cependant pas de la faire se battre : il l'entraîna et la forma aux arts martiaux, puis aux maniement des armes blanches... La paye était correcte, et après chaque combat, Nevie bénéficiait de soins de qualité et d'un temps de repos suffisant. Bien sûr, si les combats à mains nues étaient douloureux et s'arrêtaient lorsqu'un des combattants étaient assommés, ceux à l'arme blanche impliquaient au minimum le premier sang versé et étaient potentiellement fatals... Mais qu'importe ! La jolie danseuse au corps fin devint une redoutable gladiatrice doté d'impressionnants muscles, et la petite arène devint plus grande.
Lorsqu'il fut clair et définitif pour Nevie que jamais les impériaux ne confondrait "La féroce Quarren sauvage de Dac", célèbre guerrière de l'arène de , avec la petite danseuse du cabaret qui avait jadis humilié l'un de leurs officiers, elle rassembla ses économies, quitta le vieux wookie très ému de son départ, et prit le premier vaisseau "en direction d'ailleurs"...

Elle erra quelques temps, se fit engager comme videuse, garde du corps, parfois comme "recouvreuse" de dettes... Un soir qu'elle cherchait à être recruté comme agent de sécurité par un promoteur de spectacles local,  un  mercenaire en quête de nouvelles recrues, lui proposa d'intégrer son unité... L'individu avait été contacté par un mystérieux client qui promettait une bonne rémunération, mais exigeait un secret absolu et nombre conséquent de volontaires. Nevie accepta et fut formé, assez succinctement, aux maniement des armes à feux, durant un petit mois. L'équipe qu'elle avait rejointe lui fit bon accueil, et de son côté la jeune femme donna bonne impression. L'homme qui l'avait engagé lui laissa entendre qu'il la garderait sans problème une fois leur premier travail ensemble terminé. Nevie était bien sûr ravi d'avoir enfin l'opportunité de percevoir un revenu stable. Mais alors que son équipe se préparait à embarquer pour la mystérieuse mission, une grosse escouade d'impériaux les immobilisa.

L'unité de mercenaire, suspectant une simple erreur administrative, se laissa désarmer sans peine. Fatale erreur ! les impériaux leur apprirent que leur employeur était membre de la rébellion et qu'ils étaient arrêtés pour complicité...