Le journal du mec qui est toujours là : Prologue

Prologue
Séance 1 (28/09/2019)

J’avais la gueule dans le cul après m’être réveillé dans ce foutu caisson de stase ! Je sais pas combien de temps j’ai dormi, mais j’en avais oublié cette saloperie de guerre qui avait ravagé la Terre…

Foutu guerre… Ces machines aliens ont déboulé d’on ne sait où, ont exterminé toutes les colonies de Mars avant de se répandre comme du chiendent sur Terre. J’ai vécu ses 8 dernières années dans la boue et les ruines à me battre au côté de mecs que je ne voyais qu’une fois ; s’ils avaient de la chance ! C’était une vraie boucherie.

Putain que j’étais bien dans cette réalité virtuelle avec de cette musique des années 1950, ce soleil toujours à la bonne température et cette jolie blonde qui me préparait des pancakes tous les matins. Pourquoi à t-il fallu que ces machines attaquent l’endroit où je me trouvais et me force à sortir de ce paradis virtuel !

Le lieutenant de l’unité Raven me gueulait dessus pour que je m’équipe : « Klein ! bouge-toi le cul plus vite que ça ! ». Putain il est marrant lui, comment il veut que je mette ma putain d’armure dans une pièce en pleine dépressurisation !

Bon, maintenant qu’on est équipé et calmé on part à la recherche d’info. Je sais pas où on est, mais on a vite apprit quand. On a dormi 300 putains d’années ! Je sais pas si on a gagné la guerre, mais à voir l’ennemi, lui ne l’a pas perdu en tout cas.

On continue notre exploration, on se rend compte rapidement qu’on est sur une sorte de vaisseau coloniale. Le vaisseau subit des attaques de ces saloperies d’avion robot : les cyclopes. On manque de prendre des tirs, mais pour l’instant l’ennemi ignore notre présence. Le vaisseau est rempli de ces caissons de stase avec des gens dedans. J’ignore combien il y en a en tout, mais une chose est sûre, il y en a un paquet. Si ça trouve, c’est tout ce qu’il reste de l’humanité là dedans ! On doit empêcher les machines de détruire le vaisseau coute que coute.

Pendant qu’on zieutait les écrans, « TwoShot » à repérer un nouveau type de saloperie robotique. On dirait une sorte de pieuvre. Elle forçait les caissons de stase et injectait un truc dans les gens. On dirait qu’elle les transforme en zombie : les mecs se levait et sortait de la pièce comme s’ils étaient hypnotisés.

Mais bon, la pieuvre a pas continuer son truc longtemps, on y a fait sa fête en deux deux, « Binoc » a pris un échantillon du truc qu’elle injectait et après on a filé. Le lieutenant avait un plan. Je sais pas trop d’où il tenait ses infos, mais il avait l’air de savoir où aller. Il gueulait des trucs du genre : « Faut aller à la salle de commande et déclencher l’IEM d’urgence ».

On a trouvé cette salle de commande, mais pas de bol, y’avait un gonz en tenue d’officier de je ne sais où. Il était pimpant, avec son uniforme tout blanc et ses insignes bizarroïdes en forme de bouclier et de lance. On aurait dit qu’il allait défiler. Il était accompagné de deux raptors, le soldat de l’ennemi. Ces robots rigolent pas, ils ont deux gros canons et des pattes conçu pour bondirent et écraser la tronche du mec sur lequel ils atterrissent.

Malheureusement pour nous, le bonhommes était aussi illuminé que son uniforme. Il nous a parlé de rejoindre son réseau, de le laisser transformer tout le monde en zombie, que c’était pour leur bien. Alors que je m’apprêtais à lui mettre une bastos pour lui faire fermer son clapet, j’ai vu la blonde qui me servais mes pancakes dans la réalité virtuelle apparaitre au côté du mec avec le même uniforme et des galons d’amiral.

J’y comprends plus rien, pourquoi cette foutu blonde nous a gardé en vie 300 ans pour nous attaquer et nous transformer en zombie ?

Enfin bon, la question ne s’est pas posé longtemps. « TwoShot » m’a devancé et à allumer l’illuminé. Juste après « Pink » lui a sauté dessus pour l’achever pendant qu’on s’occupait des raptors. Ca a pas duré longtemps, mais on a pris cher. Le lieutenant a été gravement blessé, mais on a déclenché cette IEM avant de foutre le camp avec une capsule de sauvetage.

Séance 2 (05/10/2019)

Heureusement pour nous, on était en orbite autour d’une planète quand on prit cette capsule de sauvetage. On a pas tiré beaucoup d’info de l’ordinateur. Juste des trucs du genre : l’atmosphère de la planète est respirable, elle est semblable à la Terre, mais plus petite et un chouillat plus froide. Bref que des conneries de météorologue ! Ce qui m’intéressait le plus c’était ce qu’on voyait par le hublot.

On se dirigeait vers une ville en ruine, genre Berlin après la seconde guerre mondiale ou Londres après qu’on l’ai rasé avec les gars pour empêcher les raptors de buter l’intello de Genius ! Enfin bref on se dirigeait tout droit vers un nouveau gros tas de merde !

On a atterri et on est allé vers le nord-ouest, dans la direction d’une explosion. Pourquoi on a fait ça ? J’en sais rien, faut demander au british à la grosse moustache qu’on a récupéré en chemin, c’est lui qui a pris la décision. Enfin bref, on a suivi une sorte de chemin à travers un immeuble en ruine et le british a trouvé une sorte de passage souterrain dans les gravats. Comme on est complétement con, on s’est faufilé là-dedans pour tomber sur une sorte de cul sac avec deux chars et des caméras. Ca puait le traquenard.

Enfin au début c’était pas un traquenard, « Pink » a réussi à entrer en contact avec des gens en balayant les fréquences radios. Ils nous ont demandé de nous mettre à découvert devant leur caméra. On n’était pas très chaud à l’idée de se découvrir devant des inconnues, on est des gars pudiques… Mais on n’avait pas trop le choix, alors « Binoc » s’est porté volontaire.

Après quelques secondes il s’est fait allumer par un sniper. Il a eu le temps de sauter à couvert et on s’est pas privée pour faire pareil. Pendant qu’on essayait de localiser le sniper, des gars arrivaient par le chemin d’où on était venu. On était fait comme des rats ! Aucun échappatoire.

Les gars sont sortie du tunnel, c’était encore des illuminés avec des armures blanches et l’insigne du bouclier et de la lance. Alors qu’on pensait qu’on était fait, le sniper a tiré sur les illuminés. Je pigeais plus rien. Pourquoi ils se battaient entre eux ?

Le moustachu a passé quasi toute la baston à gueuler dans la radio des trucs sur la convention de Genève et à parler de Whisky. Je crois que lui aussi a péter les plombs. Faut dire que 300 ans en stase ça doit laisser des traces. Enfin bref, « Binoc » a réussi à démarrer un des chars qui trainait là et a réduit les deux illuminés en charpie.

Un calme étrange a suivi et la gonzesse qui discutait de la convention de Genève avec le moustachu a daigné nous laisser entrer dans sa base en échange de nos armes. On n’avait pas trop le choix, alors on a fait comme elle voulait. Elle nous a conduits dans une sorte de base dans les égouts.

Ils nous ont enfermé et la gonzesse à commencer à nous cuisiner. Elle disait des trucs du genre : « Comment vous avez fait pour vous libérer de l’emprise des sectaires ? ». J’ai l’impression qu’elle nous prenait pour des illuminés ! Alors on lui a raconté notre histoire : on a parlé de la stase, du vaisseau colonie en orbite et des pieuvres. Elle était sceptique, mais elle nous a laissé le bénéfice du doute.

Elle nous a fait un petit cours accéléré d’histoire. Si j’ai bien tout capté, on a finalement réussi à la gagner cette foutue guerre ! Après ça, les nations unies sont devenues une sorte de république et ont colonisé plein de planètes. Ensuite ils sont retombés sur des planètes infestées de ces putains de robots et une autre guerre a éclatée. Malheureusement la gonzesse a pas pu nous dire ou s’en était, ça fait 30 ans qu’ils n’ont plus aucun contact avec l’extérieur. La Terre est peut-être pas sauvée finalement.

On a aussi appris un autre truc intéressant : on a une sorte d’implant dans la tête, le même que les illuminés apparemment. C’est pour ça que le sniper nous a tirés dessus. Ca me rassure pas trop, mais pour l’instant on a d’autre chat à fouetter, puisqu’à cause de nous, les méchants ont trouvé la base. Tout le monde s’apprête à évacuer, alors on a donné un coup de main pour tout déménager.

On a marché quelques kilomètres et en parlant avec la gonzesse j’ai appris qu’elle s’appelait Dulion, qu’elle était commandant et que cette planète s’appelait Tikal. Elle m’a aussi parlé de son plan.

Notre vaisseau en orbite pourrait être le moyen de se tirer de cette planète de merde. Elle compte s’attaquer à une usine de moteur de saut quantique pour équiper notre pauvre vaisseau colonie en perdition. Je sais pas comment c’est en dehors de cette planète, mais je préfère tenter l’aventure ailleurs que de rester encore dans des ruines !

Enfin bon, on arrive forcément à un endroit qui craint au bout d’un moment. Le commandant Dulion demande au moustachu et aux autres de l’unité de partir en éclaireur après lui avoir parlé d’indien… J’ai rien pigé, mais je commence à avoir l’habitude avec le british moustachu.

Enfin bon on avance et on arrive dans un échangeur. Ça puait aussi le traquenard et ça n’a pas loupé… Je devrais me faire voyante putain ! Un cyclope à creuser le sol et nous a attaqué dans l’échangeur. On avait vu venir le truc alors on avait tenté de piéger la zone avec René (le spécialiste en explosif de Dulion), mais un truc à foiré et René est mort découpé par le canon du Cyclope en même temps qu’une dizaine de gars du commandant. Heureusement que « Pink » avait endommagé ses stabilisateurs, sinon je pense qu’il y aurait eu plus de mort que ça. Nos bastos ricochaient sur son blindage, on pouvait rien faire.

Le sniper de Dulion arriva avec l’artillerie lourde et dégomma le cyclope d’un seul missile. Je sais toujours pas qui est ce mec, mais je crois que c’est devenu mon nouveau meilleur copain.

Séance 3 (12/10/2019)

Nous voilà en route pour récupérer des moteurs. Le british est resté en arrière ; peut-être qu’il a trouvé encore quelqu’un à qui parler de whisky et de convention de Genève. Enfin bon, à la place on a récupéré un autre gars bizarre avec un nom à coucher dehors avec un ticket de logement : Banana Butmao ou quelque chose du genre. Le mec se sépare jamais de sa clef anglaise… J’aimerais pas être à la place de ce pauvre outil la nuit, lui seul sais ce qu’il se passe quand ils sont que tous les deux…

Enfin bref, on arrive à cette foutue usine. On part en éclaireur avec Dulion, Francis (c’est le nom du sniper… Même à l’époque de mon arrière-grand-père c’était ringard !) et deux autres gars à elle qui devait faire partie d’une sorte de noblesse Tikalienne : Du-glandu et Du-clampin.

On entre dans l’usine prudemment, on regarde tout bien. Y’avait pas un chat dans la bâtisse, on a trouvé ce qu’on cherchait assez facilement, mais on avait un petit problème : le quai de chargement s’était effondré. Il fallait trouver un moyen de sortir les quatre moteurs dont on avait besoin. Dulion ordonna à ses hommes restés dans les tunnels de sécuriser l’extérieur de l’usine et pendant ce temps, Ananas Zudmao et « binoc » essayait de trouver un moyen de sortir les moteurs. Du-glandu était partie rallumer le courant, « Pink » essayait de réparer le chariot élévateur qui était éteint depuis 30 ans et le reste de la bande sécurisait les alentours.

Jusque-là, tout se passait pas trop mal, et s’était bizarre. Je sentais qu’un truc allait pas et j’avais encore un fois raison ! Un des mecs de l’extérieur était venu apporter une batterie à « Pink » pour le chariot élévateur. Le mec arriva, passa devant « Pink » avec la batterie sous le bras et monta les escaliers de la passerelle pour rejoindre Dulion. « Twoshot » avait aussi un pressentiment puisqu’il lâcha pas le mec des yeux. Quand il arriva devant le commandant, le mec sortie un flingue et alluma Dulion à bout portant. Elle réussit à détourner l’arme juste avant qu’il tir et les deux se sont empoignés. Le livreur de batterie était devenu un putain d’illuminé !

« Twoshot » et Du-clampin ont régler le compte du bonhomme, mais Dulion était pas très contente quand même parce « Twoshot » l’avait touché avec son flingue quand il essayait de buter l’illuminé. C’était pas fini, à peine l’illuminé refroidi, les gars dehors ont gueuler « KRAKEN » dans la radio et ça a canardé de partout à l’extérieur dans la seconde qui a suivie. On était encerclé par ces foutues pieuvres ! Fallait qu’on se grouille.

Pendant que Banania Gussyabon et « binoc » reflechissait à faire sauter d’autres murs pour pouvoir canaliser les pieuvres, « Twoshot » a repéré une silhouette furtive qui s’approchait. « Pink » la remarqua aussi, mais c’est le « Doc » qui la vit le mieux. Quand elle décrit ce qu’elle avait vu à Dulion, son regard changea et elle demanda un renfort d’une vingtaine de guguss en plus.

Pendant ce temps, les combats à l’extérieur s’intensifiaient par endroit, mais au nord du bâtiment c’était devenu étrangement calme. Les pieuvres avaient changé les gars de Dulion en illuminés et ils commençaient à s’infiltrer partout dans le bâtiment. Ça canardait aussi à l’intérieur maintenant.

L’ombre profita qu’on était occupé avec les illuminés pour sauter sur le commandant. C’était une petite brunette avec un bras mécanique et une putain de lance de trois fois sa taille. Elle atterrit de tout son poids sur Dulion et la transperça d’un coup. « Twoshot » essaya d’intervenir et s’approcha en canardant tout ce qu’il pouvait sur la ninja, mais la plupart des balles ricochait sur une sorte d’armure sous dermique.

La brunette se déplaçait à une vitesse incroyable, elle retira sa lance du commandant, la laissant pour morte et bondit sur « Twoshot ». Il essaya de l’attaquer, mais elle esquiva son attaque et d’un seul coup de sa lame lui sectionna le bras. « Twoshot » s’effondra sur le sol, il était mal en point.

Les renforts arrivèrent et canardèrent la ninja avec tout ce qu’ils pouvaient. Son armure arrêta la plupart des bastos, mais ça remontait le moral de voir qu’elle pouvait être blessé, même s’il y avait pas beaucoup de sang.

Dans la foulée « binoc » et Lenina gustaline ont fait sauter le mur nord pour ralentir les illuminés et le « Doc » stabilisa « Twoshot » et Dulion qui pissait le sang.

Les gars de Dulion tombaient comme des mouches face à la brunette. Du-clampin parvint à lui faire pisser encore plus de sang avant que sa tête se détache du reste de son corps.

Francis arriva enfin avec une navette pour nous évacuer. On a fait sauter le dernier mur pendant que les canons de la navette nettoyait les pieuvres devant l’entrée.

La ninja était en train de découper le dernier gars de Dulion, quand « Pink » lui fonça dessus avec le chariot et l’embrocha avec une des pales. Cette fois, on l’avait eu pour de bon. Tous ces fusils magnétiques contre une seule gonzesse ont été quasi sans effet, il aura fallu un vieux chariot élévateur en panne depuis trente ans ! Des fois, les choses se passe bizarrement…

Mais on avait pas le temps de tergiverser. Tous les gars de Dulion ont été soit zigouillés, soit transformé en illuminés et il n'y avait plus personne pour les retenir. Une fois la brunette retiré de la pale du chariot, « Pink » chargea aussi vite qu’elle le put un max de moteur pour le vaisseau en orbite, on a récupéré Dulion et on a décampé sans demandé notre reste.

On décollait à peine que l’usine grouillait de ces putains de pieuvre…

… Je me souviens enfin du vrai nom du mécano bizarre ! C’est Xanana Gusmãu ! Je me demande toujours ce qui s’est passé dans la tête des parents de ce mec quand ils ont choisi son nom. Il devait pas l’aimé ce pauvre gamin… Je comprends mieux pourquoi il a jeté son dévolu sur un outil.